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LES MEMES POUR TOUJOURS

par ANNICK DURAND

LES MEMES POUR TOUJOURS

Tous deux, grands et minces, reflètent mon existence. Ils ont été cajolés, chouchoutés aux moindres alertes. Solitaire, j’aimais jouer avec eux, je les taquinais, ils me grimaçaient, je les mordillais, ils se tortillaient. Des cicatrices, photos de certains exploits pas assez préparés, restent visibles et me permettent de rêver à une carrière sportive non réalisée.  Ils furent guides, avec bonheur, à mes rendez-vous et jeux amoureux. Stables et fidèles l’un à l’autre, ils devinrent tuteur dans mes jardins fleuris de tristesse ou de mélancolie. Guides « avec beaucoup de souplesse » dans une vie un peu rigide, ils ne se permettaient aucun retard dans quelconque déplacement ou travail. Je n’ai jamais cherché à les faire remarquer et, altiers qu’ils peuvent être, ils m’ont créé quelques difficultés et anecdotes amusantes. Moi, je les aime. Au début, pourtant, ils n’étaient guère accueillants. Ils ne faisaient pas partie des petits potelets à qui tout leur va comme un gant mais au contraire à des longs et fragiles pour lesquels il fallait chercher en dehors de leur tranche d’âge normal.  Aujourd’hui, je me surprends encore à les ennuyer lorsque je suis devant la télévision, ils sont tranquilles, je les tripote, les bouge mais ils ne demandent qu’à se reposer. Quelle vie pour eux toujours enfermés. Avec moi, ils sont le plus souvent naturistes. Aujourd’hui, malgré, parfois, quelques douleurs, les soirées dansantes, les grandes promenades et d’autres activités ne leur font pas peur. Ils ont besoin d’un support que je leur offre volontiers car, lorsque je les regarde, un doux et long souvenir persistera toujours puisqu’ils sont la copie des pieds de mon père avec qui je faisais un concours de celui ou celle qui ramasserait le plus d’objets avec nos longs orteils.

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